Vue vers l'ouest du clocher de l'église de la municipalité de Lotbinière (voir l'orginal)
Photo 1189 - SPHSL

Saint-Patrice-de-Beaurivage

Histoire de la municipalité

À l'origine, la municipalité de Saint-Patrice a été implantée dans la seigneurie de Saint-Gilles concédée à Gilles Rageot de Beaurivage en 1738. Celle-ci sera vendue par la suite à Alexandre Fraser en 1782, puis à Arthur R. Ross au milieu du XIXe siècle.

La colonisation de la seigneurie de Beaurivage ne prendra son envol qu'après la construction, au début des années 1800, du chemin Craig. En 1840, vu l’étendue du domaine peu peuplé, le seigneur Arthur Ross reçoit une demande des autorités de l’Immigration lui demandant de recevoir et d’installer 400 à 500 familles d’immigrants. Par l'ouverture de cette voie de communication, arrive peu de temps après 200 familles d‘Irlande du Sud sur le territoire de Saint-Patrice. La population passe ainsi de 283 à 1000 âmes en l'espace d'à peine vingt ans.

À la même époque, le seigneur Arthur Ross fait construire à Saint-Patrice un manoir dont l'architecture est d'inspiration française. Il apporte également des améliorations au moulin qui occupait le même emplacement que l'actuel moulin situé au cœur du village. Saint-Patrice est maintenant prête à voler de ses propres ailes.

Toutefois, pour obtenir leur propre paroisse religieuse, ses habitants devront vivre une incroyable épopée échelonnée sur deux décennies. Le tout commence en 1859, lorsqu’une délégation formée de gens de la future paroisse se rend à Québec pour rencontrer Mgr. Baillargeon, archevêque de Québec. Ces habitants demandèrent au monseigneur de diviser la paroisse de Saint-Sylvestre et de leur envoyer un curé. Piqué au vif par tant d’ardeur Mgr. leur répondit : « Que la grand-mère du curé qu’il leur dirait une première messe était encore à naître. » Les habitants croyant tout de même obtenir une réponse favorable coupèrent le bois nécessaire à la construction de l’église. On avertit Mgr. Baillargeon, par une lettre, que les gens de la concession de Saint-Patrice avaient commencé les travaux. Le 6 février 1860, Mgr, écrivit une lettre au curé de Saint-Sylvestre pour le prévenir qu’il enverrait son représentant dans le but d’avertir sévèrement les gens. Le 15 février, c’est l’abbé Hatkin, curé de Sillery qui fut délégué à Saint-Sylvestre pour lire la lettre de Mgr. Baillargeon défendant la construction d’une église à Saint-Patrice.

Couvent de Saint-Patrice sous la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame du Perpétuel-Secours de Saint-Damien construit vers 1907 sur le terrain de la Fabrique.

Couvent de Saint-Patrice sous la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame
du Perpétuel-Secours de Saint-Damien construit vers 1907
sur le terrain de la Fabrique.
Photo 3677 - SPHSL

Au printemps 1860, devant le refus de l’Autorité ecclésiastique, les gens de Saint-Patrice décident de mettre à exécution leur projet en construisant une chapelle de 85 pieds par 37 pieds sur une terre que leur avait donnée M. Arthur Davidson Ross. Les travaux commencent en mai 1860 et l’extérieur fut terminé l’automne de la même année. L’intérieure de la chapelle n’étant pas encore terminé qu’elle fut réduite au silence absolu par les Autorités religieuses, et ce, pendant cinq ans. C’est l’abbé Édouard Fafard, curé de Saint-Sylvestre qui après avoir envoyé une lettre de supplication au Mgr fut autorisé à bénir la chapelle, le 12 octobre 1865 et à y célébrer la messe une fois par mois.

Finalement après tous ces refus et ces difficultés, risquant même l'excommunions, ils verront leur paroisse érigée canoniquement le 2 octobre 1871 sous la direction de l’abbé Augustin Gauthier, premier curé.

Vue du village

Vue du village
Photo 93 - SPHSL

Au début de la formation de la paroisse, les protestants étaient nombreux. Il y avait dans le village une église anglicane et à Parkhusrt une église méthodiste. En 1877, il y avait trois écoles protestantes pour une école catholique.

La reconnaissance civile suivra de peu, soit le 6 juin 1872. La première séance du conseil se tiendra le 11 février 1873 sous la présidence de M. Arthur Davidson Ross, maire. Les premiers procès-verbaux seront rédigés en anglais. Au début des années 1900, les citoyens de la paroisse et du village s'affrontent sur le dossier de la construction des trottoirs. Pour régler le problème, les gens du village demandent la création d'une municipalité distincte. Le 14 septembre 1921, Saint-Patrice est séparé en deux municipalités : village et paroisse. La première séance de conseil du village sera présidée par M. Alfred Bisson, maire, le 31 octobre 1921. Il faudra patienter un peu plus de soixante ans pour qu'un décret gouvernemental sanctionne la fusion des deux municipalités en 1984.

Source : site web de la municipalité http://www.ville.saint-patrice-de-beaurivage.qc.ca
Bibliographie : Petite histoire… Lotbinière, p. 640 à 644. Madame Antoine Fortin, secrétaire du cercle des Fermières. 1949.

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Seigneuries de la municipalité

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