Vue vers l'ouest du clocher de l'église de la municipalité de Lotbinière (voir l'orginal)
Photo 1189 - SPHSL

Saint-Agapit

Histoire de la municipalité

La municipalité de Saint-Agapit se situe sur ce qui était autrefois les seigneuries de Gaspé, des Plaines et de Beaurivage.

L’ouverture du chemin Craig, en 1810, reliant Saint-Gilles-de-Beaurivage à Saint-Nicolas, favorise le développement de celle-ci. Les premiers colons, les familles de messieurs Johny Vermette et celle de Jean-Baptiste Moffette, provenant de la paroisse de Saint-Nicolas, furent parmi les premières à défricher la terre en 1822.

La première concession, en 1828, fut celle de la rivière Noire. La construction du moulin à scie de M. Thomas Têtu, en 1830, à Pointe Saint-Gilles, favorise le commerce de Saint-Agapit. Les gens se rendaient au moulin pour y faire carder la laine, fouler l’étoffe, préparer l’avoine et scier leur bois. Il y avait également le magasin général de M. Narcisse Dionne qui était le plus gros centre d’achat et de troc de la région. D’autres défricheurs du sud de Saint-Antoine-de-Tilly vinrent coloniser les terres du rang Sainte-Marie de la seigneurie de Gaspé. Dès 1829, quelques colons allèrent coloniser les 2e et 3e rangs.

C’est la venue du chemin de fer « le Grand Tronc », entre Québec et Richmond qui sera le point marquant du développement de la municipalité. Un viaduc est construit, en 1852, pour éviter que le chemin de fer traverse la route principale et c‘est en 1854 qu’on entend passer la première locomotive.

Viaduc au-dessus du chemin de fer, la route du Pont, vers 1932

Viaduc au-dessus du chemin de fer, la route du Pont, vers 1932
Photo 462 - SPHSL

Cette nouvelle voie ferroviaire permettra aux agriculteurs de vendre leurs produits à Québec, Montréal et même vers les États-Unis. Les gens des paroisses environnantes profitent de ce moyen de transport pour acheminer leurs produits vers des destinations plus éloignées. Il n’est pas rare à l’époque de voir des cargaisons de cuivre provenant des mines au sud, de bois et même de troupeaux de moutons faire le transit à la gare. Avec l’activité économique grandissante, plusieurs commerces sont construits pour accommoder les voyageurs. On y voit entre autres apparaître un hôtel, un garage et un magasin général. Les gens favorisent donc graduellement les commerces avoisinant la gare et le Moulin Têtu perd peu à peu sa clientèle.

N’ayant toujours pas d’église, les colons doivent de rendre à Saint-Gilles pour aller à la messe et recevoir les sacrements, une distance entre cinq à neuf milles, hiver comme été. Vers 1860, il discute de leurs doléances à l’abbé Dunn, alors curé de Saint-Gilles et de leur projet de bâtir une chapelle à Saint-Agapit.

L’érection canonique de la paroisse a lieu le 18 février 1867, en l’honneur du pape Agapet 1er et l’érection civile le 8 mai de la même année. C’est M. Flavien Demers qui fera don d’une partie de ces terres pour la construction de l’église. Avec tous ces avènements, la population grandissante requiert une main-d’œuvre plus spécialisée. Vers 1873, nous pouvons retrouver un forgeron, M. Lazarre Boucher, une boulangère, Mlle Vénérable Talbot, un boucher, M. Romuald Carrier, ainsi qu’un médecin, le Dr. Fournier, et en 1880, le notaire E.H. Tremblay. En 1883, M. Télesphore Roger possède une fromagerie. Cette même fromagerie sera vendue plusieurs années plus tard, soit en 1908, à Georges Vermette pour devenir une beurrerie. Cette beurrerie deviendra la plus grosse industrie de la paroisse, la compagnie Vermette & fils, une industrie laitière, gérée en société par M. Vermette et ses six fils. À la laiterie, on y transformait le lait des agriculteurs environnant en beurre, en lait en poudre et en caséine. Cette laiterie fut opérée par la famille Vermette jusqu’en 1975.

Vue aérienne du village

Vue aérienne du village
Photo 488 - SPHSL

En 1872, le premier presbytère est bâti. En 1897, les religieuses arrivent et en 1901, un couvent est construit; aujourd’hui le Carrefour Jeunesse Emploi de Lotbinière. Le 10 août 1911, il y a érection civile du village de Saint-Agapitville, par le détachement de la paroisse de Saint-Agapit-de-Beaurivage. En 1979, la paroisse et la municipalité seront fusionnées sous le nom de Saint-Agapit.

Aujourd’hui, le chemin de fer a cédé sa place à la Route Verte; la piste cyclable Le Grand Tronc. La gare est toujours existante et est maintenant convertie en un lieu de conservation du patrimoine vivant, puisqu’on peut y découvrir, au travail sur leurs métiers à tisser, les dames du Cercle des Fermières.

Mélanie St-Jean

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