Vue vers l'ouest du clocher de l'église de la municipalité de Lotbinière (voir l'orginal)
Photo 1189 - SPHSL

Beaurivage

Aussi appelée Saint-Gilles

Histoire de la seigneurie

Le 1er avril 1738, Gilles Rageot, Sieur de Beaurivage et négociant à la place de la Basse-Ville de Québec, obtient du gouverneur de Beauharnois et de l'Intendant Hocquart, le territoire que draine la rivière du Saut de la Chaudière (connue aussi sous le nom de Bras du Sud-Ouest), pour y établir ses trois fils.

La seigneurie comprend un quadrilatère de plus de six lieues de longueur dans la direction nord-sud, par trois lieues et demie de largeur, auquel s'ajoute au sud, un triangle dont la base est de huit milles avec sommet s'enfonçant de six milles dans les terres de Broughton. Cela fait un territoire de plus de vingt-six milles de longueur dans ses limites nord-sud, par trois lieues et demie environ de largeur, soit une superficie de 250 milles carrés.

ACTE DE CONCESSION DE LA SEIGNEURIE DE BEAURIVAGE
Le 1er avril 1738

« Acte de Concession du Marquis de Beauharnois et de Gilles Hocquart, Gouverneur et Intendant de la Nouvelle-France, à Gilles Rageot Sieur de Beaurivage, négociant à Québec, dans le dessein où il est de procurer à ses trois fils, Louis-Etienne, Gilles-Joseph et Charles, des établissements solides dont ils puissent jouir après son décès et celui de son épouse, d'un terrain non concédé, situé aux environs de la Seigneurie de Lauzon appartenant aux héritiers Charest, de Tilly appartenant à la Dame Le Gardeur; autre Seigneurie à Charlotte Le Gardeur; autre seigneurie, celle de Sainte-Croix appartenant aux Dames religieuses Ursulines et enfin celles concédées aux Sieurs Cugnet et Taschereau.

Le tout à titre de Fief et Seigneurie, avec haute moyenne et basse justice ».

Réf.: Beauharnois, Hocquart
RegI. et ordonnances des Intendants. V.16, p. 85

Le premier seigneur ne fit qu'une prise de possession de la Seigneurie puisqu’il demeurait à Québec. Gilles Rageot mourut le 19 mai 1754 âgé de 65 ans, laissant dans le deuil sa femme Élisabeth Donaire de Bondy, 61 ans et ses deux fils Louis-Thomas, 27 ans et Gilles-Joseph, 26 ans (marin de métier).

Son fils Charles étant mort jeune, la seigneurie de Beaurivage échut en partage à Louis-Thomas et à Gilles-Joseph, par une disposition obtenue peu après la signature de l'Acte de Concession, de morceler son apanage entre ses fils en parts égales, advenant son décès et celui de son épouse.

Après la conquête du Canada, Gilles-Joseph Rageot, capitaine de vaisseau, s'établit à La Rochelle. Son frère, Louis-Thomas, le coseigneur au pays s'occupe de ramasser les débris d'une aisance ruinée par la guerre. C'est alors que, découragé sans doute par la ruine de leur commerce, il se souvint qu'il était propriétaire d'un grand domaine. Avec sa mère et quelques serviteurs et amis, il s'enfonce dans les bois à l'arrière de Saint-Nicolas.

Il se fit colon lui-même pour fuir le conquérant. La date précise demeure inconnue, mais déjà en 1772, il y avait dans la seigneurie de Saint-Gilles quelques colons l’ayant suivi.

Parmi les premiers colons, Étienne Simonneau, Joseph Jalbert, Jérôme Délâge dit Larivière, Joseph Soucy, J.B. Audet dit Lapointe, Pierre Matte, Pierre Gouin, François Desrosiers dit Boucher, Pierre Herlet ou Relet, Basile Lamothe, figurent dans les cahiers seigneuriaux comme premiers possesseurs des terres de Beaurivage.

Lorsque la mère du seigneur décéda le 3 mars 1779, à l'âge de 86 ans. Ses fils étant libres de disposer à leur gré de leur domaine, Gilles-Joseph, le marin de La Rochelle, vendit la moitié de son domaine à un ancien officier de l'armée anglaise : Alexander Fraser. Louis-Thomas Rageot décida d’échanger sa part d'héritage le 1er octobre 1782 comme l'avait fait son frère, ne réservant que son fief de six arpents sur les bords de la rivière Beaurivage.

C'est ainsi que le domaine passa aux mains d'un seigneur anglais Alexander Fraser, ancien lieutenant du régiment des 78e Fraser Highlanders, il fut ensuite capitaine de la 5e compagnie du 84e régiment (Royal Highland Emigrant).

En 1783, après la guerre, le nouveau seigneur de Saint-Gilles s'intéresse au sort des vétérans allemands. Il fit les premières concessions des Terres dans Saint-Gilles à Jean Loder, Jean Kasman, Georges Rouche, Georges Ahdenstel, Martin Braunn, Christophe Hessler, Henry Kremer, Philippe Gerhardt, Conrard Bohdenbinder, Wilhelm Hartmann, Adam Robenheimer, Georges Loder, Jacob Tell, Conrad Bayer, Anthony Knapp.

Les nouveaux colons devaient faire un arpent de terre en profondeur sur toute la largeur du lot concédé chaque année, et payer une rente de 3 livres tournois par arpent de front et 3 sols de cens.

En juin 1791, Alexandre Fraser fit don de la Seigneurie de Beaurivage à son petit-fils, Walter Davidson. L'héritier avait dix mois, fils de Jane Fraser épouse d'Arthur Davidson, avocat puis juge à Montréal. Le père du jeune héritier fut chargé de faire valoir l'héritage de son fils.

Alexandre Fraser vécut huit années après avoir fait ce don. Il décéda à Saint-Gervais le 19 avril 1799 et fut inhumé à Québec.

Camp de bûcherons d'Alfred Béland sur la seigneurie vers le milieu du XIX siècle.

Camp de bûcherons d'Alfred Béland sur la seigneurie
vers le milieu du XIX siècle.
Photo 235 - SPHSL

Le troisième seigneur Walter Davison est un homme actif qui prend en main l'avancement de Saint-Gilles.

En 1819, il se porte acquéreur de la terre de Jérôme Délâge, acquise par lui en 1777 d'Étienne Simonneau, qui l'avait eue du seigneur Rageot. (Greffe Berthelot d'Artigny). Davidson y fait construire un manoir et y passe ses étés avec son épouse originaire d'Écosse.

En vertu de la clause de substitution, insérée dans l'Acte de donation, la mort accidentelle de Walter Davidson en 1825 (35 ans) fit passer la Seigneurie de Beaurivage à ses deux soeurs Jane et Eliza. Jane épouse David Ross en 1803 et Eliza, Robert McKay avocat de Montréal.

David Ross et Jane Davidson, soeur de Walter, eurent dix enfants et l'ainé, Arthur, hérita de la Seigneurie à la mort de son père en 1837.

Arthur Ross épousa Elisabeth Webster en 1840 dont il eut cinq enfants.

La tradition rapporte que c'est Arthur Ross qui érigea le manoir de Saint-Patrice vers 1845, après l'incendie du manoir de Saint-Gilles.

Jeune femme donnant à boire à un agneau au Manoir Ross

Jeune femme donnant à boire
à un agneau au Manoir Ross
Photo 3723 - SPHSL

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